Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 67

l'insurrection en Brabant. Aussi quand, en janvier 1791, ils rentrèrent à Liège pour y restaurer le prince-évêque chassé par les Liégeois, formèrent-ils le dessein de se venger de Théroigne. Une lettre de Mercy-Argenteau, alors ministre plénipotentiaire de l’empereur aux Pays-Bas, au vieux prince de Kaunitz, à la date du 6 février 1791, indique les préparatifs de l'enlèvement. « Il nous arrive des prédicateurs, dit Mercy... Le nommé Carra, ennemi de toute autorité, est dans le pays; je le fais guetter. On m’annonce aussi la nommée Théroine (sic) de Méricourt, qui était à la tête des ennemis de la Reine dansles journées des 5 et 6 octobre. Elle doit se trouver dans la province de Luxembourg et entretenir des correspondances avec nos enragés, avec ceux de Paris et de Liège. Un Français muni de bonnes lettres de recommandation est venu me demander la permission de l’enlever secrètement, elle et ses papiers; j'y ai donné la main, et j'en fais soutenir l'expédition par une escouade de la maréchaussée. Si la capture se fait, on la conduira à Fribourg, pour y attendre ce qui sera décidé à son égardt, »

4. Pièce des archives de Bruxelles, publiée par le Bullelin de l’Académie de Belgique, t. XVIII, n° 1.