Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
58 THÉROIGNE DE MÉRICOURT.
Daws la nuit du 15 au 16, les soldats de l'empereur, guidés par un agent de la cour, cernèrent la ferme de la Boverie, s'emparèrent de Théroigne et la dirigèrent vers la forteresse de Kuffstein, en Tyrol, où deux ans plus tard devait être incarcéré à son tour, comme prisonnier de guerre, l’aréonaute Blanchard. Le Journal général? annonçait la nouvelle en ces termes : « La bien-aimée de Populus, la confidente de Mirabeau, la fameuse Théroigne, a été arrêtée près de Luxembourg et conduite à Vienne, en Autriche. On assure que le club des Jacobins va menacer l'empereur d'une armée de cinq cent mille gardes nationaux dans le cas qu’il refuse de rendre cette héroïne, parce qu'il importe à ses principaux membres qu'elle ne trahisse pas leurs secrets. »
Les frères de Théroigne, qui habitaient alors avec elle, surpris de cet enlèvement qu'ils attribuaient, soit à un amoureux parisien désireux de reconquérir la belle Liégeoise, soit au gouvernement français, crurent d'abord leur sœur ramenée à Paris. L'un d’eux écrivit au banquier Perregaux pour lui demander son intervention. Mais le Ho-
1, Moniteur du 24 mai 1793. 2. Journal général du 28 février 1791.