Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 69

nileur, dans son numéro du 10 avril 1791, publiait une correspondance de Vienne du 10 mars, qui établissait la vérité. « On parle d'un prisonnier d'État que lon vient d'amener à Vienne. On présume qu'il arrive des Pays-Bas où de Bruxelles. Le bruit court que cette personne est une femme qui s’est fait remarquer en France pendant la Révolution. On l'appelle Théroigne de Méricourt. On tient à ce sujet d’étranges propos. On présume que cette demoiselle était impliquée dans la procédure commencée à l’ancien Châtelet de Paris sur les journées ténébreuses des 5 et 6 octobre 1789, et, qu'ayant pris la fuite, l'empereur a eu le droit de la faire saisir dans ses États, et que Sa Majesté a le droit de la faire juger par ses tribunaux et même de la faire condamner au dernier supplice. Cette absurdité révoltante ne mérite point qu’on la combatte. Il serait ignominieux pour les sujets de l’empereur de soupçonner même Sa Majesté d’être coupable d’un attentat où l’indignité s’allierait à la barbarie. »

Les royalistes triomphèrent en apprenant l’arrestation de Théroigne. Ils annoncèrent même sa

mort dans une chanson d’un goût parfait :

Écoutez, grande nation, Et prêtez grande attention :