Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 1

triche, soupçonnèrent leur voisin le baron de Sélys d'avoir prêté la main à l'enlèvement. Les Terwagne n'étaient pas gens qu'on pût dédaigner. Ils menaient probablement grand bruit des liaisons politiques de leur sœur avec les plus illustres révolutionnaires de Paris. Il semble qu'ils aient fait un peu chanter le baron. Celui-ci accorda un premier secours au frère aîné, qui revint à la charge en demandant au châtelain de Fanson de retirer au Mont-de-Piété de Liège un collier de diamants engagé par Théroigne. Sélys s’y refusa. Mais sa femme s’intéressait vivement, pour motifs politiques ou autres, à la prisonnière de Kufistein. Une lettre d’affaires, adressée plus tard par le baron au banquier Perregaux, donne sur cétte intervention de M?° de Sélys de curieux détails :

«… Sur la fin de l’année 1791, madame, dit-il, ayant été à Liège, put voir ce collier (étant de connaissance avec les propriétaires du Mont-dePiété), et à la prière du sieur Théroigne elle voulut bien le dégager. Mais comme le sieur Théroigne ne put produire la reconnaissance, madame dut fournir une caution de reproduire le collier au Mont-de-Piété, si on venait le répéter la reconnaissance à la main. J'appris à mon retour d’un