Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
THÉROIGNE DE MÉRICOURT. q5
chait. Le 15 septembre 1791, elle écrivait : « Je ne puis rien dire, si ce n’est que mes affaires ne sont pas encore finies, que je ne suis pas encore libre et qu'on me traite fort bien. Je ne suis plus en prison; je suis dans une maison particulière où l’on a tous les égards possibles pour moi. Je puis me promener partout, aller même dans les endroits publics, accompagnée. Je crois même qu'on m'y laisserait aller seule sur ma parole. » Théroigne dit à son correspondant, sans doute Perregaux, de faire vendre ses diamants, « qui la ruinent en intérêts », et d'envoyer vingt louis à son frère. Elle espère qu'on « ne surprendra pas la religion de l'empereur et que la vérité et la justice triompheront t ».
En réalité, l’empereur Léopold s'intéressait à cette jolie personne, accusée seulement d’avoir manqué de respect à sa sœur Marie-Antoinette. On sait que Léopold, pas plus que Joseph II, n'avait pas pour la reine de France, en dépit des liens du sang, une estime excessive. On lit dans une correspondance adressée de Vienne au Moniteur, le 29 octobre 1791 : « M. de Plauk, chargé des informations sur la fameuse M'° Théroigne
1. Lettre de la collection d'autographes de Goncourt.