Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
THÉROIGNE DE MÉRICOURT. gl
Les officiers royalistes du régiment de Châteauviéux avaient provoqué une sédition en refusant dé rendre compte de la masse dilapidée par eux. Le marquis de Bouillé intervint sous prétexte de rétablir l’ordre; la garde nationale de Nancy prit fait et cause pour les Suisses, et les régiments allemands à la solde de la cour se livrèrent à une répression effroyable. La fusillade dura plusieurs jours. Après le massacre, dont la cinquième strophe de la Marseillaise a consacré le souvenir en livrant le nom de Bouillé à l’éternelle exécration des patriotes, une cour martiale jugea les survivants: vingt-trois périrent sur la roue ou par le peloton d'exécution; quarante furent condamnés aux galères. Les royalistes, surprenant la bonne foi de l’Assemblée, obtinrent que les victimes de Bouillé seraient exceptées de l’amnistie de septembre 1791. En février 1792, la Législative, mieux instruite, décréta la mise en liberté des Suisses qui étaient au bagne de Brest. La ville de Brest fêta la délivrance de ces infortunés. A leur passage à Versailles, on leur donna une représentation de gala et un dîner de six cents couverts au petit Trianon. C'était la revanche du fameux banquet des gardes du corps du 2 octobre 1789. À Paris, la fête dont Théroigne et ses amis pri-