Études historiques et figures alsaciennes

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relâchée dans un certain délai : elle portait du poison sur elle. Au mois de juin, elle fut transférée au village de Kronberg, où elle était gardée à vue. Enfin, à la suite des démarches de ses amis, et en vertu d’un rescrit de Frédéric-Guillaume II, elle fut rendue à la liberté, le 11 juillet. Guillaume Schlegel, qui l’avait connue à Gœttingue, et dont elle avait jusque-là repoussé les hommages, se mit à son service

avec une obstination dont elle finit par être touchée. Il revint d'Amsterdam, où il était précepteur, pour la conduire à Leipzig auprès du libraire Gœschen ; ensuite, il la confia aux soins d’un médecin dans la petite ville de Lucka. Après qu'il fut retourné en Hollande, son frère plus jeune, Frédéric, étudiant à l’université de. Leipzig, le tint au courant de ‘état de la malade. Le 3 novembre, Caroline donna le jour à un citoyen français, qui fut baptisé sous le nom de Wilhelm Julius; Frédéric Schlegel fut l’un des parrains. Il semble que Frédéric lui-même n’ait pas échappé à la séduc-

tion de Caroline. I] disait que, du moment qu’on