Études historiques et figures alsaciennes

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ton de voix ferme et sonore dénotaient une intelligence sûre d’elle-même, une âme riche et communicative. Il travaillait beaucoup, n’aimait pas le monde, mais ne le fuyait pas. Il tenait à ses opinions et les défendait avec énergie, mais il savait écouter et souffrait la contradicton. Il méprisait la littérature des comptes rendus (Resensentenliteratur), qui était alors celle des Schlegel, littérature de parasites, qui consomme sans produire. Caroline parle souvent d’une certaine brusquerie hautaine qui lui était propre (etwas totsiges), mais qui n'avait rien de blessant, et qu’elle attribuait à un fonds de franchise et de bonhomie. La première fois qu’elle parle de lui, le 14 octobre 1798, peu de jours après qu’il fut arrivé à Iéna, elle l’appelle « une nature primitive, un vrai granit » (eine rechte Urnatur, ächter Granit). Le 4 février suivant, elle écrit : « On n’a jamais vu une écorce plus rude. Mais quoique jene puisse pas le voir cinq minutes sans me disputer avec lui, je ne connais pas d'homme plus intéressant, et

je ne souhaite que de le voir plus souvent et