Études historiques et figures alsaciennes

168 ÉTUDES HISTORIQUES

à Louise Gotter, le 21 août : « Je puis dire que les hommes les plus indifférents voyaient en elle un être extraordinaire et divinement doué. Je viens de faire mon premier pèlerinage sur sa tombe. Elle repose dans un cimetière de village, au haut d’une vallée verdoyante. » Quant à (Caroline, qui jusque-là avait résisté vaillamment aux assauts de sa mauvaise fortune, ce dernier coup la terrassa. Est-il besoin de dire que Schelling fut son refuge, et que le deuil partagé lia indissolublement leurs âmes? Elle lui adresse des appels désespérés : « Ne m’abandonne pas. Je t’aime, je voudrais pouvoir te dire combien, mais même entre tes bras je ne pourrais pas l’exprimer. » Et ailleurs : « Tu m'aimes, car je suis digne de ton amour. Ou Funivers n’a pas de sens, Ou nous devons nous appartenir pour l'éternité. »

On voudrait avoir, ici comme en d’autres circonstances, la correspondance compiète. Mais les lettres de Schelling et une partie de

celles de Guillaume Schlegel nous manquent. ‘