Études historiques et figures alsaciennes

MADAME LUCIFER 169

Après la mort d’Augusta, les deux époux vont passer l'hiver auprès d’une sœur de Caroline, mariée à un médecin de Brunswick. Caroline continue de correspondre avec Schelling. Le ton est celui d'une passion qui essaye de se contenir et qui éclate malgré elle. On dirait parfois que le temps, en passant sur son deuil, lui a inspiré des pensées de résignation. Cest, par moments, la femme assagie par les déceptions de la vie qui parle, et qui veut calmer chez son ami des impatiences qu’elle se reproche d’avoir encouragées. Dans une lettre du mois de mars 1801, elle dit : « Si tu ne t’arrêtes pas à des impossibilités, qui ne peuvent être qu'une source de tristesse, nous pouvons encore nous créer une existence heureuse. Prends notre union comme elle est, et ne gémis pas de.ce qu’elle ne peut pas être, quelque merveilleuse qu’elle soit encore. Elle ne peut pas être le pur amour dans sa divine simplicité, celui de deux êtres qui, libres de toute entrave, serencontrent pour la première fois et échangent leur liberté ;

elle ne peut pas être non plus la rupture de