Études historiques et figures alsaciennes

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tous les liens antérieurs, que, dans ma situation, je ne pourrais justifier à mes propres yeux... » Elle ajoute : « Je sais bien qu'avec ma nature, et comme femme, il m'est plus facile d’aimer ainsi, tandis que, pour toi, du jour où ta conscience s’est éveillée, ta destinée a été celle d’un dominateur, qui n’entend se soumettre à aucune restriction. À ton cœur jeune il a fallu un bon heur jeune et sans mélange... »

Schlegel venait de partir pour Berlin, où il se proposait de faire une suite de conférences. Les lettres qu’elle lui adresse sont amicales, même affectueuses. Elle le tient au courant des nouvelles qu’elle reçoit de Weimar ; elle s’occupe de la représentation de la tragédie d’Zon, cette malencontreuse adaptation d’un chefd'œuvre d’Euripide; elle rédige même, d’un

style un peu embarrassé, un article élogieux sur la pièce pour une revue. Elle souhaite de voir Schlegel réussir devant le public berlinois : « A l’heuré où tu fais ta conférence, je suis en pensée à côté de toi ; et la Caroline aux yeux

bleus voudrait bien être la Minerve aux yeux