Études historiques et figures alsaciennes
AVANT ET APRÈS IÉNA 17
A peine arrivé à Londres, au mois de novembre 1802, il écrit à Adam Muller : « N’attendez pas de moi une longue lettre. Je ne vous envoie que quelques mots, pour qu’un de mes amis sache et fasse savoir aux autres que je vis et que je suis content et heureux. Et comment ne serais-je pas heureux dans ce pays unique et incomparable, ce paradis de l’Europe, ce jardin de Dieu, ce dernier asile du bien-être bourgeois, de la moralité, de la civilisation, du bon sens et de l'humanité ? Il m'était absolument nécessaire de voir ce pays. Aucun étranger, tout le monde me l’a dit ici, ne pouvait être mieux préparé que je le suis pour le comprendre. Mais comme tout devient plus vivant, tout ce dont je n'avais autrefois que l'ombre ! Cest un bonheur de voir un tel ensemble, une société complète par tous ses aspects, une nation, la seule qui existe actuellement. »
Au retour, passant par Francfort, deux mois après, il écrit à Metternich, dans une lettre fran-
çaise : « Me voilà donc de retour en Allemagne, 2