Études historiques et figures alsaciennes
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se lamentèrent de ce que leur mère, étant morte sans communion, ne pouvait monter au Paradis. Et voici que l’âme d’Odile rentra dans le corps qu’elle avait déjà quitté, et elle dit à ses compagnes : « Pourquoi me troublez-vous, quand je voyais déjà ce que les yeux mortels ne peuvent voir? » Puis elle prit elle-même le calice sur l’autel, le porta à ses lèvres, et expira.
Ici le Père Hugues fait l'esprit fort. « Je ne veux pas démentir les vieux récits, dit-il, mais, sauf meilleur avis, je ne vois dans cette mort interrompue qu’une syncope, ou une extase provoquée par l’ardent désir de voir Dieu. » Le fait de la communion sous les deux espèces et sans l’assistance du prêtre l’embarrasse moins ; il est d'avis qu’il ne faut pas en cette circonstance songer aux règlements actuels de l'Église, mais seulement aux : usages d’autrefois, qui variaient d’un pays à l’autre. « Et d’ailleurs, ajoute-t-il, quelqu'un pourrait-il bien me dire par qui et à quelle époque il a été défendu aux femmes, et spécialement aux
religieuses, de toucher les vases sacrés? »