Études historiques et figures alsaciennes
AVANT ET APRÈS IÉNA é 39
pauvre sire. Il ne possède, à vrai dire, qu'un seul talent, quoique ce talent ne soit nullement à dédaigner : il sait, sur le champ de bataille, par une sorte d'inspiration merveilleuse, trouver rapidement et heureusement la mesure décisive qui emporte le succès. Mais c'est son seul talent, et il retombe aussitôt dans sa faiblesse et sa médiocrité. De là vient qu’il ne sait jamais profiter d’une victoire. Pour le reste, il n’a aucune culture, aucune élévation de l’esprit. C’est un homme à courte vue, inquiet, n'ayant que les idées les plus communes, pusillanime, sans connaissance des hommes et des choses, sans caractère, et en proie aux influences les plus pernicieuses. » Ce jugement étonne, lorsqu'on pense à l’estime que Napoléon témoignait à l’archiduc Charles, lun des meilleurs généraux que l’Europe lui ait opposés, et devant lequel, une fois du moins, il recula.
Gentz ne partageait pas l'opinion de l’archiduc Charles sur la campagne de 1809. L’archi-
duc, tout en exerçant le haut commandement,