Garat 1762-1823

INTRODUCTION. VII

chargeait les morceaux qu'il interprétait. Là encore on à eu tort; car il ne l’a jamais fait qu'à bon escient. Était-ce donc une faute d'émotionner avec des gammes, d’électriser avec des traits? Personne comme lui ne donnait à ces fioritures le caractère du morceau auquel il les ajoutait; il avait des souplesses inconnues, se prôtant sans la moindre contraction de visage à toutes les audaces renouvelées « des plus merveilleux maîtres du clavier ou de l’archet ». Si chez lui, les gammes, les gruppetti, les trilles se succédaient avec une rapidité vertigineuse, il ne les employait jamais dans la musique avec laquelle ils eussent été incompatibles. Voyons plutôt ce que dit à ce propos Grétry, bon juge en la matière! :

« Ce n'est pas par défaut de sentiment

simple et vrai que les chanteurs surchargent

1. Grétry, Mémoires ou Essais sur la musique, 3 vol. in-12, imprimerie de la République, Paris, Pluviôse an V, t. IT, p. 369 et suiv.