Garat 1762-1823
GARAT. 27
Le collège de Guyenne n'était pas une institution sans importance, tant s’en faut, bien que ses affaires financières ne fussent pas des plus prospères. Ses administrateurs ou régents étaient des fonctionnaires nommés par le roi et payés par la jurade de Bordeaux, plus ou moins régulièrement, ilest vrai. En 1760, il leur était dù trois années de gages et, pour les empêcher de quitter l'établissement, il fallut non seulement un arrêté en forme leur enjoignant de rester à leur poste, sans traitement et presque sans pain, mais encore, pour plus de sûreté, les faire garder pour ainsi dire à vue. C’est cependant vers cette époque, en 1764, que l'abbé Laurent Garat entra dans l'institution en qualité de professeur de philosophie adjoint *.
L'abbé Broc, docteur ès arts, chanoine de SaintAndré, auteur d'une réfutation de l'opinion de Malebranche sur l’'Origine des idées, professeur de philosophie à ce mème collège, demanda alors
qu'on lui adjoignit un professeur sur lequel
1. Les collèges étaient alors beaucoup plus nombreux que de nos jours, dirigés dans la plupart des grandes villes par des ordres puissants, mais quelquefois aussi par des prêlres séculiers ou des laïques. (Aibert Babeau, La Province sous l'ancien régime, 2 vol. in-8, Firmin-Didot, édit., 1894, t. IF, p. 310.)