Garat 1762-1823

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une sorte de bât double, placé sur le dos d'un âne ou d'un mulet richement caparaçonné et harnaché de pompons de laine de différentes couleurs et de grelots bruyants, sur lequel deux personnes prenaient place : l'une d’un côté, l’autre de l’autre. Disons encore que les Bayonnais et les Bayonnaises étaient fous de musique. Il ÿ avait bien peu de familles dont un membre au moins ne jouât du violon, de la basse, de la viole ou surtout de la guitare, l'instrument préféré du pays.

On chantait énormément alors à Bayonne. Les chansons y couraient les rues et abordaient tous les sujets. Toute nouvelle y était immédiatement mise en chansons et les chansonniers populaires y surgissaient à chaque coin de rue. Dans toute famille bourgeoise se trouvait un recueil de chansons manuscrites. Madame d'Aulnoy a remarqué ce goût des Bayonnais pour la musique. Ne dit-elle pas finement, avoir observé « que dans toute la Guyenne et vers Bayonne, l'on y à de la voix naturellement, et qu'il n y manque que de bons maîtres ‘». Iln°y manque que de bons mai-

1. Madame d'Aulnoy, La Cour et la Ville de Madrid, édit. nouv., Plon et Ci°, édit., 2 vol. in-4. Paris, 1874, t. Il, p. 6.