Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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mais en ami plutôt qu'en serviteur, ne sacrifiant jamais sa conviction au désir de lui plaire.

Les États généraux vont se réunir; les deux la Rochefoucauld sont en passe de tenir les premières places dans les conseils de la nation. Les milieux où ils ont vécu, les travaux auxquels ils se sont livrés, la connaissance qu’ils ont acquise des pays étrangers ont fait d’eux des directeurs d'opinion, des chefs. [lsont marché avec leur temps ; si la noblesse française tout entière eût suivi leur impulsion, qui sait si leurtemps n’eût pas marché avec eux!

Il

Dès le début, les deux dues ont à l’Assemblée nationale une action parallèle; pensant de même, ils agissent de même. S'ils ne sont pas l’un et l’autre des 47 nobles qui se présentent devant le tiers état pour vérifier leurs pouvoirs en commun, le duc de Liancourt a dans la chambre de la noblesse appuyé le projet que ceux-ci en ont formé (1). Seule, la charge de cour dont il est revêtu l'empêche de suivre dans cette manifestation essentiellement démocratique l’exémple de son cousin. — En revanche, cette même charge lui fournit l’occasion d’inceliner le roi et par conséquent la monarchie vers cet état social nouveau qui erève les yeux de tous, sauf ceux de lentourage

(1) Gazette nationale du 6 mai 1789.