Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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LES DEUX LA ROCHEFOUCAULD 69

de l'intérêt qu’il portait à son royaume en lenommant en 1786 membre de l'Académie suédoise des 18.

La fréquentation des beaux esprits et les voyages sont d'excellentes préparations à la vie publique. L'étude en est une meilleure encore. Le duc de la Rochefoucauld n’y fit pas défaut. Un de ses neveux, fort du témoignage de ceux qui avaient vécu près de lui, l'a dépeint: « Le plus vertueux des hommes, très sérieux, un peu triste, d'une santé délicate, plein de bonté et de générosité d'âme. » Un des portraits qui le représentent le montre à la fois très simple et très grave (1). De l'homme de cour ou de l’homme de plaisir il n’est nulle part question. — Aussi bien il donna en 1783 une traduction en cinq cents pages des « Constitutions des 13 États d'Amérique » (2) ; travail de compilateur et non de dilettante ! En 1789, ïl sera un des rédacteurs les plus écoutés du journal « la Société de 1789 ». Il a compris quelle va être l'influence de la presse sur la démocratie. Rompant avec d’absurdes préjugés, un des premiers parmi ses pairs il a pensé que la plume est une épée d'un genre spécial qui comme toutes les épées convient à la main des gentilhommes.

Dès 1782, ses travaux littéraires, ses relations avec les Encyclopédistes, le concours prêté à la vulgarisation de leurs idées, certains essais aussi de plantations de mûriers sur sa terre de Verteuil, en Angou-

(1) Portrait appartenant à M. le duc de la Roche-Guyon. (2) À Paris, chez D. Pierre, imprimeur ordinaire des rois, rue St-Jacques, 1783.