Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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mois, lui avaient ouvert les portes de l'Académie des sciences.

À la veille de la Révolution, autant par l'éducation qu’il avait reçue, que par les travaux auxquels il s'était livré, Louis-Alexandre duc ‘de la Rochefoucauld était associé aux aspirations intellectuelles et sociale de la France et au mouvement politique de l'Europe. Il avait rompu avec le vieux préjugé de sa caste, aux yeux de laquelle société, gouvernement et patrie avaient tenu jusque-là tout entiers dans la personne du roi et dans les quatre murs de son palais. |

Pendant ce même temps, le duc de Liancourt, contemporain du duc de la Rochefoucauld, son cousin germain (1), et bientôt son émule en démocratisme, arrivait à la vie publique par des chemins analogues. « Jeune homme de peu de capacité (2), » avait-on dit de lui lorsqu'il parut à la cour. Français profondément et intelligemment dévoué au peuple, répondra cent ans plus tard la démocratie ! Celui-ci avait le malheur de n’avoir point la conversation piquante, laquelle n’est que la monnaie de l'esprit ; est-ce un malheur ? Et il était perpctuellement occupé du bonheur d’autrui ; est-ce une preuve de sottise ? Cette pensée qui va dominer toute sa vie publique avait plané sur son adolescence.

(1) Leurs mères étaient sœurs. (2) Vie du duc de Liancourt, par Frédéric-Gaétan de la Rochefoucauid, son fils. (Delaforest, libraire, page 44, 1827.)