Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République
‘16 _ INTRODUCTION.
moins que le malheur du peuple, et mon Ï ;
cœur se soulève en pensant aux horreurs
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dont je serais la cause. Tous les chefs, c'est-
‘ à-dire ceux qui sont en possession d’émouvoir le peuple, croiront avoir trop à craindre
pour se rendre à discrétion. Qui peut dire combien de malheurs en seront la suite ? On
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compte beaucoup sur le succès de la guerre.
En effet, des gardes nationales et des régimens sans officiers ne doivent pas résiste: à des troupes très disciplinées ; mais ces trou-
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pes étrangères ne pourront pas se fixer en France, et lorsqu'elles n’y seront plus, comment pourra-t-on gouverner sil'insubordina-
tion recommence? Et comment l’éviter si l'esprit public n'est pas changé? J'ai cru un moment qu'il l'était, je suis maintenant dé-
trompé. « Le bas peuple voit que l'on compte avec lui, le bourgeois ne voit rien au-dessus.
L'amour-propre est satisfait ; cette nouvelle
jouissance a fait oublier toutes les autres.
« Ils n'attendaient que la fin de la constitution « pour être parfaitement heureux ; la retar-