Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 263

donner la France ; il croyait à un retour de dispositions meilleures; il se trompait. Le roi, qui avait été salué des acclamations du peuple à Cherbourg, qui avait fait son entrée dans cette ville au milieu d'un concert de Joie, qui avait trouvé sur ses pas des fleurs et le triomphe de l'amour du peuple , était poursuivi par le peuple. À peine arrivé à Sainte-Menehould, il est reconnu par le maître de poste Drouet, qui confronte les traits du roi ävec l’effigie d'un assignat. Louis XVI, avec le dévouement des pardes-ducorps qui l’accompagnaient et les troupes que M. de Bouillé avait échelonnées sur sa route, ét dont un détachement de dragons était à Sainte-Menechould, pouvait encore briser les obstacles et atteindre les frontières. Le zèle ne demandait qu'un ordre ; il le refusa, et la reine nosa prendre sur elle de le donner. Drouet, pendant cette hésitation, fit battre le rappel, et détacha un postillon, nommé Guillaume, pour devancer le roi et le faire arrêter à Varennes. Un maréchal-des-logis est sur les pas du postillon ; il court, bride abattue, pour le sabrer en route ; mais l’émissaire de Drouet s'était jeté dans les chemins de traverse; il échappa, et atteignit son but;.. et le roi n’était prévenu de rien!

La famille royale venait d'atteindre Varennes; là, point de garde, point de relai; l'émissaire de Drouet avait tout paralysé. Le pont était barricadé, et, lorsque les gardes-du-corps voulurent