Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE, 287

monarchique; Pétion était le type de la république avec sès excès.

Barnave énuméra les fautes des amis de la couronne et montra leurs suites funestes.« Eh! qu'au+ riez-vous donc conseillé, » lui dit la reine, « quels moyens auriez-vous employés ? — La po« pularité. — On nous l'enlève, » s’écria MarieAntoinette, — « Ah! madame, il vous était plus « facile de la reconquérir qu'à moi de l'obtenir.» À cette réponse, la reine sourit avec amertume.

Le trajet du retour était le cortége funèbre de la monarchie. On déplora alors l'imprévoyance des serviteurs qui avaient dirigé le voyage. On prit les ordres du roi, quand on aurait dà le sauver.

La fermentation croissait; toutes les passions furent mises en jeu pour accabler la royauté. Les gardes-du-corps qui avaient accompagné le roi furent garrottés sur le siége de sa voiture; ils furent menacés d'être égorgés par le peuple , et on vit plusieurs fois Marie-Antoinette s’écrier à Lafayette, qui commandait l’escorte de la geôle : « Sauvez, sauvez les gardes-du-corps!» A leur arrivée à Paris, ils furent jetés dans les fers.

L'Assemblée nationale envoya une députation au roi pour l'interroger; puis elle mit en délibération sa déchéance. Il fallait repousser les accusations de pacte avec l'étranger, et défendre le principe de l'inviolabilité du monarque. C'est alors que l’on vit s’élancer à la tribune les hommes qui avaient fait bouclier par leur dévouement