Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE, 289

« d'homines jouissaut du pouvoir, Il a besoin de « les concentrer sur un seul être bienfaisant : il « a donc besoin d'aimer son roi.

« Oui, messieurs, vous avez rendu la nation « libre, et ce ne fut pas sans danger. Il vous reste « maintenant à rendre libre le monarque, et lors€ qu'il n’y aura que des périls pour vous, vous « saurez également les attendre et les surmon« ter. »

Pendant ce temps, les factieux étaient campés au Champ-de-Mars pour marcher au pas de charge sur la représentation nationale, et pour imprimer à ses délibérations le droit de la force: ils criaient : e Mort à la royauté! » La discussion fut vive; le danger ranima les courages, et le parti qui réclamait le maintien des droits de Louis XVI triompha. La loi martiale fut invoquée contre les rassemblemens, et cette fois l'autorité royale fut relevée par la puissance législative.

C'était le moment de ressaisir les rênes de l'État avec force. La main de Louis XVI les laissa encore vaciller, et son pouvoir ne devint qu'une illusion. L'Assemblée constituante avait fait un pas rétrograde; elle était revenue aux principes d'ordre qui ramenaient la France vers une monarchie tempérée. Le roi ne sut point profiter de ce dernier temps de trève : l'hésitation fut un glaive. Cette assemblée, où régnaient tant de talens, tant de lumières, aurait pu accroître la force dynastique, Les défenseurs du trône étaient