Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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« penserai toute ma fortune, Jy perdrai la vie « même s'il le faut. » Son souhait fut acecompli.

Les sections de Paris dictaient à l'Assemblée nationale le protocole de ses décrets ; elles étaient obéies, elles tenaient l’aviron de la dictature po-

Chaque soir, des motions incendiaires préparaient les violences du lendemain. L'émeute avait visé la royauté à bout portant ; elle voulut achever son œuyre.

La déchéance de Louis XVI fut mise aux voix dans Les clubs des sections. Mais le peuple recula devant l'initiative dictée par une faction. La section Mauconseil consentit seule à porter à la barre de l'assemblée la motion régicide. Alors les meneurs qui tenaient le terrain pour une ambition princière , rédigèrent une pétition où le mensonge suppléa à l'audace des sectionnaires. Chénier et

Collot-d'Herbois, dans un rapport fallacieux, joignirent le nom dé quarante- -huit sections de Paris à la motion de la section Mauconseil.

Pétion, le front levé, veut lire cette pétition à la barre ; le maire de Paris se dit envoyé par les sections réunies. L’effroi comprima dans vingtquatre sections le désaveu d’une motion qu'une seule avait acceptée. Vinot-deux de ces assemblées municipales laissèrent planer la conscience au-dessus de la terreur; elles se levèrent et désavouèrent à la barre la pétition où l'on avait accolé leur nom, Cette fermeté retarda de quelques