Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 315

jours la dernière scène du grand drame de la révolution.

Le tumulte fut dans les rangs des Jacobins et sur les bancs de l'assemblée. Paris fut sillonné des pelotons de l’émeute. Les magasins furent pillés , les visites domiciliaires se multiplièrent, les prisons se remplirent, les propriétés furent violées. Il ne fut plus permis d’avoir chez soi ni argent monnoyé, ni approvisionnemens; on fouillait avec la pique la cantine des ménages. La famine et le massacre étaient dans les foyers.

Cependant l'assemblée n'avait pas osé mettre aux voix la motion de déchéance. Les provocateurs animèrent les faubourgs. La faction qui donnait sève à la révolution, en croyant la conduire, jetait au peuple le levain de l'émeute. Les piques s'aiguisaient ; chez les marchands de vin, l'orgie était gratuite pour les sans-culottes. La masse s’ébranlait ; bientôt elle allait aider de son bras le vouloir F2 régicides.

Louis XVI voyait grossir l'orage, et ne cherchait pas un abri; il ÿ avait toujours péril. La seule trève morale de la famille royale après la journée du 20 juin, était l'heure de l'office divin. La chapelle était encore un sanctuaire : Ià seulement, l'âme pouvait se replier dans le silence sur la paix du passé, et s’élancer avec sécurité vers l’espoir d'un avenir. Mais bientôt on envia à Louis XVI ce calme d’un moment, La majesté du lieu saint fut