Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 517

du combat les grandes trahisons se déploient, si des bataillons font demi-tour, croisent la baïonnette et marchent au pas de charge sur les guidons d'honneur, et combattent parfois les hommes qui les commandent... Cette transformation d’une arme défensive en une arme offensive, laisse, même dans le péril, dans les actes du courage un stigmate de lâcheté, et ces exceptions heureusement sont rares. Mais que des chantres gagés, que des musiciens à diplôme royal osent profaner le sanctuaire de la prière et intervertir les hymnes de l’église, les hymnes de rédimation en face du tabernacle de « l’Agneau de Dieu, » en face de la tribune du roi qu'on peut nommer « l'agneau des hommes : » voilà ce que jamais on m'avait vu! voilà l’anarchie dans toute sa laideur! Voilà des faits, des exemples qui prouvent que dans toutes les révolutions on s'arme de l'insulte avant de s’armer du glaive…

Les musiciens de la chapelle du roi étaient inscrits dans leur section au rang des plus fougueux terroristes ; ils étaient les orateurs des clubs, on invoquait leur art pour mettre en œuvre les chants populaires, les chants de massacre... On tuait au bruit des fanfares, car les fanfares étouffaient les cris des victimes. et la mort réjouissait alors les bourreaux.

Deposuit potentes de sede, dans la bouche de l'insurrection, fut un pressentiment.. L'avenir était gros, on cherchait à ylre...

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