Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République
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«terre, on vit que l'ennui avait rendu toute chauve cette pau«vre reine de quarante-cinq ans, après une prison de dix q huit.»
Chateaubriand nous rappelle ensuite que : eson règne «ne fut que l'espace qui sépara les deux échafauds de Foa theringay et de White-Hall; espace obscur où s’éteignirent « Bacon et Shakspearc. »
Le trône d'Angleterre, à l’avénement de Charles LE", était environné d’écueils; un drap mortuaire et sanglant semblait recouvrir le siége de la royauté sur lequel il allait prendre place.
Les manœuvres d’une politique perfide enfantèrent la SÉ= dition ; elle se cacha sous le manteau des conseillers de la couronne , et le bandeau royal tomba avec la tête qu'il ceignait. Cette violation ouvrit des pages sanglantes aux anhales de l'Angleterre; elle cest encore pour tous les potentats un sujet de méditation profonde.
Charles [‘, forcé de déposer par lambeaux les attributs de la royauté, vit se former autour de lui les divers partis anarchiques qui les lui arrachèrent avec violence. Il leur laissa guider la main qui signa l'arrêt de mort d'un soutien fidèle , de Strafford, qui pensait pouvoir délier la conscience du roi, en lui concédant le droit de le faire mourir : « Je «vous donne ma vie, lui mandait-il, en échange des bon«tés dont vous m'avez comblé et comme un gage de récon«ciliation entre vous et vowe peuple. » Mais une révolution qui commence par verser le sang d'un sujet dévoué est insatiable de crimes ; celle d'Angleterre se développa graduellement. La secte des presbytériens avait semé les premiers germes d’insurrection, les indépendans les firent sourdre dans le mystère des complots, et les aplanisseurs en firent éclater la fermentation.
Le parlement d'Angleterre délégua aux membres des communes le droit de juger leur roi. Les représentans du peuple se formèrent en haute cour de justice, et la royale