Histoire de la Révolution française

La Terreur. D7 3

Puis ce futle tour des nobles et courageux Girondins. [ls avaient fait la République, et cette République les immolait à ses sanglantes fureurs. Ils disputèrent leur vie pied à pied, peut-être avec plus de ténacité que de dignité. Mais ils furent héroïques dans la mort; et l’histoire n’oubliera jamais leurs efforts pour sauver les droits de l'humanité et de la liberté.

Vergniaud, Gensonné, Brissot, Sillery, Ducos, Fonfrède, Fauchet, etc., périrent sur l’échafaud, Valazé se tua d’un coup de poignard. Roland, qui s'était évadé à Rouen, se tua également après avoir appris la mort de sa femme. Condorcet, qui, caché à Paris, n'avait pas voulu compromettre son hôtesse et s'était sauvé dans la campagne, fut arrêté plus tard et se tua également. Persécuté, chassé, sous le coup des bourreaux, il écrivait cette admirable Esquisse des progrès de l'esprit humain où respire une si noble confiance dans les destinées de l'espèce humaine.

Les femmes elles-mêmes ne devaient pas être épargnées par la fureur révolutionnaire. La brillante Égérie du parti girondin, Mme Roland, fut entraînée dans leur condamnation. Elle s'y montra, comme la plupart des femmes de cette époque, héroïque et sublime. En allant à l’écha-

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