Histoire de la Révolution française

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faud, voyant une statue de la Liberté, elle prononça, dit-on, ces mots célèbres : « O Liberté! que de crimes on commet en ton nom. »

Bailly, l'ancien maire de Paris, savant illustre, vieillard vénérable, mourut à son tour avec une noble fermeté. On sait ce qu’il répondit à un soldat qui lui disait: « Tu trembles. — Oui, c’est de froid. »

Puis vinrent les généraux Brunet et Houchard, coupables de n’avoir pas vaincu; encore ce dernier avait-il quelques mois auparavant sauvé Dunkerque de l'invasion anglaise.

Age, sexe, gloire, services rendus, opinions républicaines, dévouement à la patrie, rien ne désarmait le terrible Tribunal, instrument des haines et des vengeances populaires. Le fanatisme et la peur étaient coalisés contre les malheureux objets des défiances démagogiques; dans la crainte d’être victime, on se faisait assassin. Ce fut là la vraie cause qui perpétua si longtemps le gouvernement révolutionnaire.

1. Pour la plupart des mots ainsi attribués aux héros de la Révolution, il faut les regarder plutôt comme légen-

daires que comme historiques. Cependant, comme ils sont beaux et souvent cités, nous devons les rapporter.