Histoire de la Révolution française
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des mouvements passagers qui laissent après eux entre les mains de la Société une force régulière pour maintenir la loi. Au contraire, lorsque cette force elle-même a été mise au-dessus de la loi, il n’y a plus de force au-dessus d’elle.
Les révolutions militaires sont donc plus immorales, plus dangereuses, plus ruineuses pour les peuples que les révolutions populaires : car celles-ci n’atteignent que la surface de la Société; celles-la la ruinent dans son essence même. Il y a des remèdes aux unes; il n’y en a pas aux autres, si elles se renouvellent trop souvent.
Il est donc opportun de combattre Le préjugé des faux conservateurs qui approuvent les coups d’État, en condamnant les insurrections, sans voir que les premiers ne sont que des insurrections plus fatales que les autres. Mais il faut aussi combattre le préjugé révolutionnaire, qui ne voit pas que les insurrections elles-mêmes sont des coups d’État.
En quoi une armée populaire aurait-elle plus le droit de violer la loi qu’une armée régulière et disciplinée ? La première est-elle plus éclairée que la seconde? sait-elle mieux ce qu’elle fait ? A-t-elle plus le droit de se mettre à la place du