Histoire de la Révolution française

Finances et Clergé. 69

La vente des biens ecclésiastiques et la Constitution civile firent du clergé un adversaire irréconciliable de la Révolution.

Cependant, s’il était juste, il devrait reconnaître qu’il a gagné à la Révolution autant que les autres classes de l'État. L'égalité a pénétré dans l'Église comme dans la nation. Toutes les fonctions du clergé, même les plus hautes, au lieu d’être réservées en partie à la naissance, au point qu'on avait vu des archevêques au berceau, furent le prix du mérite et de la vertu.

Ce ne fut pas seulement la justice qui y gagna: ce fut la piété même. Au lieu de ces vocations scandaleuses, imposées par la naissance, qui faisaient des Retz et des Talleyrand, il n’y eut plus que des vocations libres, etles désordres de mœurs si fréquents dans le haut clergé d'alors sont devenus une rare exception.

Ainsi, malgré certaines mesures oppressives, qui résultaient d’une fausse doctrine, on peut dire qu’en général le clergé a dû à la Révolution un progrès notable au point de vue de l'équité, de

la moralité et de la piété.