Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands

DE LA THÉOPHILANTHROPIE. 1 chie dans le gespotisme, finit par se réfugier en Amérique. Qu'il me soit permis de rapporter iei le jugement qu'ont porté quelques historiens sur cet homme, un de ceux qui ont le plus honoré la Théophilanthropie : « Aimable, a dit de lui M. de Lacretelle qui l’avait connu, enjoué, plein de courage et d'honneur, né pour le travail, susceptible de beaucoup d'illusions sur les hommes et sur les choses, enclin à l'esprit systématique, il croyait toujours marcher vers un âge d'or que la raison enfanterait. L'injustice et le crime le rendaient bouillant d’indignation; il paya sans doute son tribut à l'erreur, mais je n’ai pas connu d'homme plus porté à sacrifier, soit au bien public, soit à l'amitié, l'intérêt de sa fortune on celui de sa gloire. » M. de Gérando lui a rendu ce témoignage non moins flatteur : « Chéri dans la société où il portait le charme d’un entretien toujours piquant et aimable, expansif et original, se plaisant au milieu des enfants, dévoué aux affections de la famille dont il était le modèle, le bonheur et l’appui, il était partout où il y avait du bien à faire, il y était infatigable et serein, se faisant un devoir de ce qui n'était que du zèle aux yeux du commun des hommes. »

Certes, une société qui a possédé de tels hommes dans sonsein, ou qui les a eus à sa tête, mérite tout au moins lerespect de l’histoire; mais la Théophilanthropie peut revendiquer des hommes plus illustres encore : il n’est pas douteux, en effet, que l’auteur de Paul et Virginie, de la Chauwmière indienne, ete…., le disciple, l'ami de Jean-Jacques Rousseau, le chantre aimé et inspiré des beautés de la nature, que tous ses écrits tendent à faire aimer, il n’est pas douteux, dis-je, que Bernardin de Saint-Pierre n’ait fait partie de la société (1). A la vérité, son biographe et parent, M. Aimé Martii, est muet sur cette particularité, importante à coup sûr, de la vie de Bernardin, mais il suffit de l’affirmation de l'abbé Grégoire, pour mettre ce fait hors de doute. Non-seulement l'abbé Grégoire compte Bernardin parmi les théophilan-

phie par Aimé Martin.