Histoire des deux conspirations du général Malet

236 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS

allait souvent voir le général durant sa captivité; un médecin nommé Guillé, à qui cette arrestation valut d’être nommé, à la Restauration, médecin en chef des Jeunes-Aveugles, et le cordonnier Ladré, que Malet, on s’en souvient, avait fait prévenir par un marchand de vin de la rue Saint-Honoré, lequel fut également arrêté, comme tant d’autres dont je n’ai pas recueilli les noms.

Après un examen sommaire, vingt-quatre des personnes arrêtées furent renvoyées devant une commission militaire; les autres, indistinctement jetées dans des maisons de force décorées du nom de prisons d’État, étaient destinées à y rester indéfiniment, selon le bon plaisir du gouvernement. La plupart ne durent leur délivrance qu'aux malheurs de la patrie.

À l'exception des généraux Malet, Lahorie et Guidal, et du Corse Boccheiampe, tous les malheureux livrés à la justice expéditive d’un conseil de guerre étaient des officiers ou sous-officiers appartenant à la 10° cohorte de la garde nationale et au régiment d'infanterie de la garde municipale de Paris. C’étaient le colonel Soulier, commandant de la 10° cohorte, Nicolas Josué Steenhower, capitaine à la 10° cohorte; Antoine Piquerel, adjudant major à la 10° cohorte; Amable-Aimé Provost, Louis-