Histoire des deux conspirations du général Malet

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de troupe. Sa mère avait toujours suivi les armées, et sa femme était blanchisseuse des pupilles de la garde. Ce brave homme invoqua vainement ses vingt-cinq ans de service, quatorze campagnes et cinq blessures. Vainement il s’écria que le clocher de son village, c’étaient les aigles impériales; vainement il poussa à pleine poitrine le er1 de: Vive l'empereur! ce cri ne devait guère toucher le cœur de ses bourreaux.

Au moment où le président donnait la parole au capitaine Steenhower, un avocat se présenta à la barre. Get avocat, nommé M° Gaubert, était lebeaufrère du capitaine. Il avait été prévenu depuis quelques heures seulement, et n'avait même pas lu Pacte d'accusation. Cependant il venait prêter à son beaufrère l’appui de sa parole. ,

Le capitaine Steenhower était né à Amsterdam. Il était entré sous la République au service des armées françaises, et s'était maintes fois distingué sur les champs de bataille. Marié et père de six enfants, il vivait assez misérablement, à Beauvais, d’une pension que lui avait accordée le gouverneur des départements hollandais en 1810, quand, ‘à la formation des cohortes de la garde nationale, il avait repris du service. Il était venu seul à Paris, par mesure d'économie. La dame Brigite Pizonard,