Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 251

Dejean prononça la clôture des débats et ordonna aux gendarmes de faire sortir les prévenus.

Alors une voix suppliante : « Monseigneur, nous sommes d'anciens militaires, des pères de famille. Nous n’avons pas de fortune. Que vont devenir nos femmes, nos enfants? Ayez pitié de nous ! » Cétait la voix du colonel Soulier.

Le capitaine Borderieux protesta de nouveau de son dévouement à Sa Majesté impériale : Vive Empereur! Oui, reprit Rateau, Vive Sa Majesté l'Empereur et Roi! — Et sa justice ! ajouta ironiquement Lahorie.

« Quant à moi, s’écria Guidal, je n’ai qu'un mot à dire à mes juges, c’est qu’ils sont tous des esclaves!» Le président furieux : « Gendarmes, emmenez donc les accusés ! »

Au moment où Malet franchissait, pour se retirer, la porte de la salle d'audience, il-se retourna vers ses juges et leur jeta comme un défi sublime, ce cri des grandes âmes, qu’ils étaient incapables de comprendre : Vive la liberté!