Histoire des deux conspirations du général Malet, str. 269

DU GÉNÉRAL MALET 251

Dejean prononça la clôture des débats et ordonna aux gendarmes de faire sortir les prévenus.

Alors une voix suppliante : « Monseigneur, nous sommes d'anciens militaires, des pères de famille. Nous n’avons pas de fortune. Que vont devenir nos femmes, nos enfants? Ayez pitié de nous ! » Cétait la voix du colonel Soulier.

Le capitaine Borderieux protesta de nouveau de son dévouement à Sa Majesté impériale : Vive Empereur! Oui, reprit Rateau, Vive Sa Majesté l'Empereur et Roi! — Et sa justice ! ajouta ironiquement Lahorie.

« Quant à moi, s’écria Guidal, je n’ai qu'un mot à dire à mes juges, c’est qu’ils sont tous des esclaves!» Le président furieux : « Gendarmes, emmenez donc les accusés ! »

Au moment où Malet franchissait, pour se retirer, la porte de la salle d'audience, il-se retourna vers ses juges et leur jeta comme un défi sublime, ce cri des grandes âmes, qu’ils étaient incapables de comprendre : Vive la liberté!