Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALE! 301

chie de droit divin rentrer à la suite de l’étranger. Ce pouvait être là, selon lui, une des plus terribles conséquences de nos désastres. Hélas! le grand patriote avait bien lintuition vraie des choses.

Il se plaignait avec amertume que pour sauver « cette si belle France, » on employât les hypoerites agents de ceux qui voulaient s’en réemparer. « En dépit des gens qui pensent autrement, » écrivait-il de Sainte-Pélagie, le 12 janvier 1814, près de trois mois avant la crise suprême, «il est de la nature et de l’intérêt de la majorité des Français de craindre le retour des Bourbon, et comme le but des coalisés est de les remettre sur le trône, ne fût-ce que pour mieux jeter la division parmi nous, ilest de la sagesse de empereur de prévenir le coup. » L’unique ressource, à ses yeux, pour sauver la patrie déjà mutilée et sanglante, était de rendre ses droits au peuple et de faire appel à la France de la Révolution. « Sylla honteux de ses proscriptions, disait-il, abdiqua le pouvoir suprême, et mourut dans son lit. Quel avantage n’a pas sur lui notre empereur, s’il réfléchit qu’en rendant à la nation ses pouvoirs, il peutencore réparer ses erreurs gouvernementales par ses talents militaires ! » Alors, mais seulement alors, continuait-il, le titre de grand, lui serait justement dévolu.