Histoire des deux conspirations du général Malet

16 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS

nement de l'empire, et combien il pouvait être facile à un homme de cœur de jeter bas d’un coup d’épaule ces sortes de colosses qui, formidables et brillants à la surface, mais entièrement pourris à l’intérieur, tombent, comme d'eux-mêmes, au premier coup qu'ils reçoivent.

Quoi qu’il en soit, ne voulant pas, comme je l’ai dit, mettre sous presse une œuvre que je ne pouvais composer qu'à laide de documents déjà connus, je mis au fond d’un carton mon travail interrompu, et j'attendis.

L’empire tombé, je m’adressai directement au ministre de l’instruction publique, au département duquel les Archives avaient été restituées, pour avoir communication des fameuses pièces. Fidèle aux traditions administratives et bureaucratiques, le ministre du 4 septembre, M. Jules Simon, commença par demander au directeur des Archives s’il ne voyait pas d’inconvénients à ce que cette communication me fût faite.

Les temps étaient bien changés. Cette fois, M. Alfred Maury se montra tout disposé à m’ouvrir les secrets dont il était dépositaire. L’honneur et l'intérêt des familles encore existantes, qui, sous l'empire, se trouvaient si menacés par cette divulgation, ne couraient plus aucun danger sous la