Histoire des deux conspirations du général Malet

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son subordonné, par les mêmes arguments que M. Alfred Maury. La plaisanterie était bonne.

Je portai alors le débat devant le public. Le lecteur n’a peut-être pas oublié mes démêlés avec Padministration impériale. Je voulais du moins gagner mon procès devant l’opinion; je le gagnai. Cela, bien entendu, n’influa en rien sur la décision d’un gouvernement habitué à se soucier de l’opinion publique comme il se souciait du droit, de la justice et de la vérité.

La question fut même posée à la tribune du Gorps législatif par M. Eugène Pelletan, qui revendiqua très-énergiquement les droits de l’histoire. Un président de section au Conseil d'Etat, nommé Cornudet, fils ou neveu d’un Cornudet qui avait été quelque peu complice du guet-apens de Brumaire, répondit comme M. le directeur des Archives et le ministre de la maison de l’empereur, en invoquant l'intérêt de familles encore existantes, et le parlement croupion de l’époque trouva naturellement que tout était pour le mieux dans le meilleur des empires possible.

La vérité est que le second empire, digne héritier des errements du premier, ne tenait pas à ce que le jour se fit complet sur cette affaire Malet. Il tremblait, à n’en pas douter, qu’on ne sût à quel point, dès 1808, était dépopularisé le monstrueux gouver-