Histoire des deux conspirations du général Malet
DU GÉNÉRAL MALET 41 RE s'offrir à lui de renverser le tyran. Aussi la police le qualifiait-elle de Jacobin forcené.
Comme chez Demaillot, Pamour de la patrie était chez lui le sentiment dominant. En 1814, il était encore dans un cachot de la prison de Rouen où il avait été renfermé pour n’avoir point voulu se soumettre à un ordre qui l’internait dans cette ville. En apprenant nos revers, Il écrivit à l’empereur : « Sire, je suis prisonnier d’État. Mes crimes sont d'avoir regardé un ordre d’exil comme un ordre arbitraire, et d’avoir conservé dans les fers l’âme d'un républicain. Je m’indigne de consumer dans tes prisons une vie que j'avais vouée au bonheur de ma patrie. Avant l'invasion de la patrie, j’aspirais à ta chute; aujourd’hui que les dangers de la patrie et les tiens sont communs, j’aspire à ton salut... J'ai quarante-trois ans, du courage et de la santé. Fais-moi donner des armes, et, si je survis à la défaite de l’étranger, je jure de reprendre les honorables fers dont tu m’as chargé depuis six ans. » Ces Jacobins avaient du bon.
Tels étaient les hommes de cœur, les citoyens généreux et dévoués qui, sous l’énergique impulsion de Demaillot, se préparaient à livrer combat à Pempire pour délivrer la France de ce gouvernement d'aventuriers et de forbans.