Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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veillance suffisante dans toutes les assemblées religieuses et, bien loin de la craindre, les protestants la désirent *. »

L'autre mémoire, celui des protestants du Nord, moins bien fait, exagère encore cette note de l’avantage que trouvera le gouvernement à avoir la main sur eux. « Ils crurent, dit M. Doumergue, devoir employer un procédé poussé selon nous à un extrême regrettable ; ils se firent modestes, petits, de peur de donner ombrage au maitre tout puissant qu'ils connaissaient sans doute trop bien *».

Que ne l’eussent-ils mieux connu encore! Ils ne se seraient pas jetés dans ses bras avec autant d'empressement, au risque d’être

étouffés dans cette étreinte trop énergique *.

Nous savons quelle idée Napoléon se faisait de la religion et du rôle que devait tenir le chef de l'Etat à son égard.

1 Doumergue, La veille... p. 98 sq. Tdém,:p. 2" 3 « Il semble que les Réformés d'alors énervés par une

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longue servitude et affaiblis encore par les secousses de la Révolution, ne se sentissent plus assez d'énergie pour se gouverner eux-mêmes, et pour payer, par quelques sacrifices d'argent, la rançon de la liberté. » — Bonnet-Maury, Histoire de lu liberté de conscience en France, p. 100.