Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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libre. Celle qui lui succède est soumise si complètement à l'Etat qu'il peut supprimer tout progrès et, autant du moins qu'une puissance matérielle peut régner sur une spirituelle, lui enlever toute vie.

Cela même que l’on appréciait le plus, les secours pécuniaires, en enlevant aux protestants la nécessité de pourvoir aux besoins les plus urgents de leur culte, devait achever de les conduire à l’assoupissement le plus complet. « La loi du 18 germinal, en les dispensant, euxet leurs pasteurs, de toute sollicitude pour leur culte, était venue consolider ce repos, en écartant la cause la plus prochaine de trouble, par conséquent le réveil »°.

Voilà ce qui s'appelle acheter cher la protection d’un homme.

Etait-ce une nécessité fatale qu'il fallut accepter même au prix de la hiberté perdue ?

Il est toujours hasardeux et parfois naïf de

1 « En rétribuant les pasteurs, dit Portalis, nous avons voulu les mettre sous la dépendance immédiate du gouvernement qui pourra avec facilité arrêter, suspendre ou supprimer le traitement de tel ou tel pasteur et s'assurer ainsi la soumission et l'obéissance de tous. » Rapport du 22 brumaire, an XII.

2 J.-L.S. Vincent, Vues sur le protestantisme. Il, p. 265.