Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

— 120 —

chercher à reconstituer l’histoire de ce qui se serait produit si...

Le marché que Bonaparte offrait aux protestants leur était désavantageux, cela est certain. Supposons qu'ils aient refusé, qu'en serait-il résulté ? Une nouvelle persécution ? La

chose est possible. Dès le Concordat signé,

8 Napoléon proscrit tous les cultes dissidents. Les théophilanthropes eurent beau réclamer, demander avec juste raison « où serait la liberté des cultes, s’il n’était permis de suivre que l’un de ceux qui sont établis’ », le premier consul trouvait que c'en était assez dans le même pays des trois confessions, catholique, luthérienne et réformée.

Mais il ne s'agissait que de sectes sans importance. Les protestants, eux, étaient près d’un million et demi et il eut été peu politique de reprendre une lutte où n'avait pu vaincre Louis XIV.

Il eut choisi très vraisemblablement un moyen terme, soit une tolérance apparente et une guerre sourde de tous les instants. Cette

guerre, les protestants auraient-ils été capa-

1 De Pressensé, op. cit., p.358.