Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

AU RS

pouvait être inquiété pour ses opinions « même religieuses ».

Mais qu’arrive-t-il? Le haut clergé dont on brisait l'autorité, et le pape, qui cessait en fait d’être pape, relusent la Constitution civile et entrainent avec eux une forte partie du bas clergé. Au lieu d'avoir la paix, on a la guerre, et l’on entre dans la voie de la persécution violente, parce que le clergé fait cause commune avec les réactionnaires et les émigrés. Par contre, les prêtres « assermentés » reçoivent la protection des pouvoirs. À cette phase de la lutte, les protestants n’ont officiellement rien à redouter. Leur intérêt bien entendu, leurs sympathies et leurs affinités naturelles les poussent du côté du clergé constitutionnel. C’est la période heureuse. C’est aussi bien vite la période dangereuse, celle qui va engager l'avenir. Car comme il y a lutte entre les deux clergés, qu'on se dispute les églises, qu'on en désaffecte un grand nombre afin qu'elles ne tombent pas entre les mains des réfractaires, les protestants se laissent effrayer et, dans leur grand

désir de se distinguer d'avec les réaction-