Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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« Afin que la liberté des cultes existe dans toute sa plénitude, il est défendu à qui que ce soit de prècher ou écrire pour favoriser quelque culte ou opinion religieuse que ce puisse être.» À l’arrêté est joint un commentaire: ... « Tout homme qui s'avise de prècher quelque maxime religieuse que ce puisseêtre, est par cela mème coupable envers le peuple. Il viole l'égalité sociale qui ne permet pas qu'un individu puisse élever publiquement ses prétentions idéales au-dessus de celles du voisin... Done, il est expressément défendu à tout citoyen ci-devant ministre de quelque culte que ce soit, de prècher, écrire ou enseigner la morale sous peine d'être regardé comme suspect et, comme tel, mis sur le champ en état d’arrestation!. »

Or, arrestation, jugement, exécution, cela se succède dans les vingt-quatre heures. Un siècle avant, on y mettait plus de formes. L'âme avait le temps de se ressaisir, d'implo-

rer Dieu, de soutenir le martyre.

Maintenant il n’y a plus d’églises, plus de

troupeaux, plus que de ci-devant pasteurs.

1 Cf. Taine, Rev., 1II, 85, note.