Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

LL Sara

sont « requis de se justifier au prochain synode * ».

Les exemples de cette action des rouages administratifs de l'Eglise sont nombreux, et il serait difficile d’en contester l'efficacité.

Là n’est donc pas la cause de la désertion du vieil huguenot devant l'ennemi, avant même que la lutte batte son plein, que l’adversaire ait déployé tous ses bataillons, démasqué toutes ses batteries. Nous devons remonter plus haut encore, c’est-à-dire rechercher des raisons d'ordre plus grave qu'une simple question d'organisation.

Il faut le dire, avec la plus profonde tristesse, mais par respect pour la vérité historique : avant qu'ait passé le torrent révolutionnaire niveleur et impie, l'Eglise des Calvin, des Théodore de Bèze, l'Eglise des Cévenols, l'Eglise du Désert, l'Eglise des roues, des galères, des büchers, l'Eglise de la foi sereine, puissante, invincible, l'Eglise réformée de France en un mot, déjà n'existait plus. Il y avait un corps constitué, possédant ses colloques, ses synodes, sa confes-

sion de foi toujours la même; il y avait des

1 C. Rabaud. Hist. du prot. dans l'Albigeoïs. IT, p. 390.