Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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À l’Assemblée législative, son ardeur le place bientôt au premier rang; sans cesse à la brèche, chaque jour presque à la tribune qui retentit des accents de sa fougueuse éloquence, 1l voit plus d’une fois ses propositions admises par l’Assemblée. À mesure qu’il avance, son rôle grandit et son activité devient plus fiévreuse. Il vote la mort du roi, mais il demande que la nation française, loin de faire des conquêtes, proclame l’émancipation des peuples. Déjà il pressent les dangers qui s'accumulent, la démagogie toujours envahissante l’effraie, les désordres de la Commune l’indignent. Avec vigueur il s'oppose à Robespierre, flétrit Marat, lutte en faveur des Girondins dont il partage le sort. Arrêté, exécuté après un Jugement qui fut une sinistre comédie, il prononce sur l’échafaud les célèbres paroles : « Je meurs au moment où le peuple a perdu la raison, vous mourrez au moment où il la retrouvera !. »

La figure de Rabaut Saint-Etienne nous apparaît plus grande et plus noble encore,

1 Cf. Bulletin du prot., 1889, articles de Cam. Rabaud, p. 18, 57 et 113. Wallon, Histoire du tribunal révol., I, 319, note.

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