Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

PROG

de conduire les enfants dans le local des réunions qui s'appelle bel et bien un « temple ». Le chômage du décadi est obligatoire, et il y a des peines rigoureuses contre quiconque travaille, voire même contre quiconque chômerait l’ancien dimanche.

Tout ceci ne pouvait aller sans froissements. En certains lieux, les protestants les évitèrent en cédant, en faisant du zèle même, puisque certain consistoire décide que le quatrième commandement étant en opposition avec la loi sur le décadi, la lecture du décalogue serait supprimée *.

Ailleurs on se tira d'affaire en célébrant décadis et dimanches, et ailleurs encore en s’en tenant purement et simplement au dimanche chrétien. Le peu d'enthousiasme que le décadi soulevait dans les provinces permit la chose sans trop de désagréments.

À Genève, par exemple, annexée à la France en 1798, la compagnie des pasteurs s'était formellement opposée au remplacement du dimanche par le décadi. Mais par esprit de conciliation et largeur de vues, elle fit célébrer un culte ce dernier jour. Service

1 Rev. Chr., 1871, 421.