Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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peu fréquenté tandis qu’il y a foule le dimanche, par opposition politique autant que par besoin religieux. Le résident français se borna à interdire la sonnerie des cloches le dimanche et jusqu’à la tentative timide de

faire répétér la sonnerie des heures.

Un autre obstacle plus sérieux à la réorganisation du culte protestant, c'est le manque de pasteurs.

Autour de Saintes (Charente inférieure) il y avait un groupe de quatorze mille protestants environ, mais sans conducteur spirituel. Personne ne veut accepter ce poste, parce que personne ne veut prendre la responsabilité de pourvoir aux cultes en quatorze endroits différents disséminés sur une surface de quatre-vingt à cent kilomètres carrés ! Enfin on trouve un homme de dévouement qui, le premier dimanche de culte, eut trente-deux baptêmes à Mortagne, petite localité sans importance et, le dimanche suivant, vingt à Sainte-Foix !.

Au manque de pasteurs correspond le

manque de temples, dont on souffre partout.

1 Bulletin du prot. 1893, p. 365.