Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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rence entre certains discours théophilanthropes et certains sermons protestants.

La Révolution, on ne le comprend que trop, n'avait amené aucune amélioration au point de vue du fond même du christianisme prêché et enseigné.

Deux citations montreront jusqu'où cette disparition de toute dogmatique vivante a entrainé certains hommes.

En 1795, le pasteur Frossard prononca à Clermont-Ferrand, nous ne savons dans quelle occasion, un grand discours qu'écoutait béatement un auditoire considérable. Voici comment il posait les bases du christianisme.

« Enfants de Dieu, disciples du Christ, candidats de l’immortalité, quels sont vos dogmes ? Quelle est votre morale ? Il faut la connaître pour établir ce qu'exige l'Evangile ; pour vous conduire d’une manière digne de lui, croire en Dieu, créateur, conservateur, rémunérateur; en Jésus-Christ, législateur, rédempteur, juge ; au Saint-Esprit qui animait les disciples et qui pénètre tous les bons chrétiens de sa vivifiante influence ; à l'immortalité de l’âme et à la résurrection des morts,

et à ce suprême jugement où chacun recevra